Ceux qui m’aiment prendront le bus
Je viens de lire un article sur le temps perdu dans les embouteillages à Toulon. Quand j’étais toulonnais de mon enfance à il y a encore 15 ans, je prenais le bus. et je râlais comme un putois quand je me retrouvais à devoir faire plus d’une demi-heure de transports en commun pour faire les 15 kilomètres pour aller de chez moi au centre ville.
Quand j’ai obtenu mon permis de conduire, j’ai réalisé un truc, c’est qu’avec ma voiture personnelle, il me fallait TOUJOURS une demi-heure pour faire la même distance (à laquelle se rajoutait un bon quart d’heure pour trouver une place pour me garer).
Très rapidement, je me suis remis au bus. Avec plusieurs avantages, en 10 ans de trajets maison/boulot, j’ai lu environ 2 bouquins par semaine (soit près d’un millier de livres) j’ai écouté d’excellents disques et d’excellents podcasts, j’ai eu l’occasion d’avoir d’excellentes discussions avec mon pote Daniel (qui prenait le bus avec moi tous les matins) et avec des milliers d’inconnus rencontrés au hasard des arrêts de bus.
Pourquoi je te raconte ça ? Parce qu’à la lecture de cet article, je me rappelle que parmi tous mes collègues de travail, une bonne partie, vivaient à peu près à la même distance que moi du bureau, et pourtant nous n’étions que deux sur une quinzaine à venir en Bus.
Un soir, un collègue, qui n’habitait pas si loin que ça de chez moi, m’avait proposé de me ramener chez moi, c’était un fan de voiture et il m’avait demandé pourquoi j’avais renoncé à la mienne. Je lui avais alors demandé pourquoi il s’obstinait à prendre la sienne et il m’avait répondu : “comme ça je suis libre d’aller ou je veux”.
Dans les faits sa liberté l’amenait 98 % du temps du boulot à la maison et sa voiture restait toute la journée sur un parking.
Un travail d’éducation et d’organisation à entamer
Je pense qu’on a un vrai travail d’éducation aux transports en communs à faire. Ne serait-ce que pour comprendre qu’on s’invente une liberté qui n’est qu’une somme de contraintes.
D’un autre côté, depuis 15 ans que je me suis installé dans la Bretagne rurale, j’ai dû me convertir à la voiture, pas par envie de liberté, mais simplement parce qu’on n’est vraiment pas au point sur cette question de la mobilité.
Il y a 3 mois, je me suis retrouvé sans voiture pendant deux jours, j’ai donc décidé d’aller donner mes cours à l’IUT en Train ( la gare est à 5 minutes de chez moi) pour donner un cours à 8h30 j’ai été obligé de prendre un train à 6h50 de me laisser porter 25 minutes, et d’attendre un bus 35 minutes (bus qui m’a déposé cinq minutes plus tard devant ma salle de TD). L’Expérience était reposante, mais peut être un peu longue comparée au 25 minutes que me prend le même trajet en voiture.
Je pense qu’il y a aussi un travail à faire sur une réelle coordination des transports en milieu rural, ça permettrait de gagner quelques dizaines de minutes qui parfois sont le seul frein psychologique au transport en commun.
Parce qu’en 5 jours, on peut en faire des choses, et en plus, on économiserait quelques ressources, on polluerait sans doute un peu moins, et on lirait plus de romans. 😉
#JDCJDR
Juste pour causer un peu politique et climat…
Je sais, tu vas me dire que la politique c’est mal, que tu n’en fait pas, et que tu as un super look avec ton gilet jaune, et pourtant.
Chacun de choix est politique que tu le veuilles ou non, en novembre dernier ce sui a amené les gens sur les ronds-point, c’est l’augmentation du prix de l’essence, et l’influence sur le budget transports.
Quelques mois auparavant, quand les agents de la SNCF se sont mobilisés contre la reforme du transport ferroviaire, beaucoup de personnes se sont empressé de dire que c’était une grève de privilégiés qui défendaient leurs privilèges.
Et pourtant, privatiser le train, va pousser à la sacro-sainte « rentabilité » et amener la fermeture de lignes, va rendre encore plus difficile le choix de prendre les transports en communs en privilégiant les déplacements automobiles.
Ça va te sembler con puisque tu as fait le choix de la “liberté” et de la voiture individuelle (ou qu’on t’a fait croire que c’était ton choix) mais en faisant ce choix “apolitique” tu fais a validé le choix qu’on fait pour toi les partisans de la voiture individuelle, de la pollution et de la dégradation du climat.
Alors que si on faisait des choix de société en commun, on pourrait concrètement agir sur le climat.