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Je viens de lire un article sur le temps perdu dans les embouteillages à Toulon.
Quand j'étais toulonnais de mon enfance à il y a encore 15 ans, je prenais le bus. et je râlais comme un putois quand je me retrouvais à devoir faire plus d'une demi-heure de transports en commun pour faire les 15 kilomètres pour aller de chez moi au centre ville.

Photo Scott Webb (https://www.pexels.com/photo/bench-light-city-road-136739/)
Photo Scott Webb (https://www.pexels.com/photo/bench-light-city-road-136739/)

...continue reading "Ceux qui m’aiment prendront le bus"

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Hier, sur Facebook, je suis tombé sur un post de mon pote le Monsieur Poireau

«réduire le sans-abrisme» ou quand la novlangue nous réinvente ce qui s'appelle simplement trouver un toit.

Il y parle de Novlangue, moi j’y vois un truc bien plus profond et un peu glaçant.

En farfouillant un peu, j’ai supposé que les inventeurs du terme « sans-abrisme » étaient sans doute des cousins québecois, apparemment pour trouver un terme équivalent au terme anglais homelessness. Depuis le mot a essaimé partout dans la Francophonie.

Je trouve çà glaçant.

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Je t’explique ; souvent en français, on utilise le suffixe « -ISME » pour former le nom d’une théorie ou d’un mouvement de pensée, par exemple : Le communisme, le Socialisme, Le Nazisme, le Macronisme...

En fait si on tente une bête analyse sémantique du mot, on peut donc considérer que le « Sans-abrisme » est une théorie.

  • Donc, quand on parle « d’en finir avec le Sans-abrisme », on dit qu’en fait on est face à une construction théorique qu’il faut supprimer.
  • On transforme un problème de société en une sorte de « philosophie du sans-abris »
  • On construit en un mot une théorie il pourrait très bien y avoir ceux qui serait POUR le sans-abrisme ou CONTRE le sans-abrisme.
  • Pour en finir avec le sans-abrisme il suffit donc de refuser l'idée que les sans-abris existent en leur opposant la théorie de ceux qui ont un abris
  • C’est donc bien un un conflit de classe qu’on crée le problème n'est pas le mal logement mais les sans abris, qui comme certains le disent , l’ont bien cherché puisqu’ils ont refusé un hébergement d’urgence pour une nuit (comme si la problématique du logement devait être abordé uniquement en analysant le problème au jour le jour)
  • Et on efface, d’un coup les problématiques diverses des Sans-Abris ; des millions de personnes qui partout dans le monde sont les victimes du mal logement , chacun pour des raisons diverses..

Je trouve ça terrifiant de créer des mots si violents et « politiquement corrects »

Bien sur tu vas me dire que j’exagère, et que le suffixe « -ISME » ne sert pas qu’a définir des théories.

Tu a raison, on l’utilise aussi pour définir des maladies : somnambulisme, saturnisme,...

Effectivement , pour imaginer un tel « barbarisme » il faut être un grand malade.

Bien sur comme toujours je dis ça, je dis rien.

source de l'image

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Tu le sais ami lecteur, je ne suis pas super bon pour faire des billets sur l’actualité à chaud.
Alors je me permet de revenir à froid sur le fameux hashtag #balancetonporc. Qui plus est avec un regard de « mâle blanc » bref c’est pas gagné.

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Il fût un temps ou les porcs pensaient que tout baignait pour eux...

 

Je pourrais te refaire l’historique du truc : Weinstein la réaction de la journaliste Sandra Muller avec le hashtag #balancetonporc, et de la comédienne Alyssa Milano avec son #metoo les milliers de tweets qui suivent; de célébrités ou d’anonymes, qui « dénoncent » les harceleurs, ou simplement témoignent d’un « harcèlement ordinaire »… les cris de vierges effarouchées de celles et ceux qui y voient une chasse aux sorcières, les pitoyables tentatives d’humour de certains pour décrédibiliser cette vague « populaire » de témoignages de femmes. Mais en fait tu sais déjà ami lecteur, tu n’as pas besoin de moi pour te raconter l’histoire.

 

De la valeur thérapeutique du témoignage

Combien de fois ces dernières semaines, j’ai entendu « hou c’est pas bien de dire tout haut sur les réseaux sociaux, ce qui devrait être dit lors d’un dépôt de plainte dans un commissariat ». Sauf que le problème est bien plus complexe. Il y, a bien sur tous ces tweets qui ont cités le nom « d’agresseurs » plus ou moins connus : artistes, journalistes, politiques… que nombre de chroniqueurs et néanmoins « amis » de ces harceleurs se sont empressés de présenter comme des victimes de la vindicte populaire.

Mais il y a aussi cette remarque que font bien des femmes : C’est difficile de porter plainte, parce qu’il y a toujours ces questions dérangeantes qui visent à savoir «s’il s’agit bien d’une agression », si la victime n’est pas « un peu responsable », tout ces « si » qui mettent les victimes si mal a l’aise au moment de porter plainte et forcent la plus part d’entre elle a ne pas témoigner.

Mais ce fameux #balancetonporc se sont aussi des tweets anonymisés, qui ne citent pas forcément une personnes, mais décrivent, une agression, ou une attitude « déplacée » d’un homme face à une femme. Des exemples par milliers de comportements plus que limites.

C’est un moyen pour les femmes de « libérer la parole » d’oser dire un malaise une crainte une exaspération de ce qu’elles vivent au quotidien. Un moyen aussi de prendre conscience qu’elles ne sont pas seules.

Au fil des heures et des jours qui passent c’est aussi voir apparaître dans Twitter des messages de femmes qu’on connaît, des blogueuses, des amies, des collègues qui elles aussi à travers ce #balancetonporc témoignent de ce rapport femmes/hommes qui dysfonctionne. C’est voir les réponses dédaigneuses et agressives que laissent des imbéciles à coup de 140 caractères (ou 280 c’est beau le progrès) c’est prendre conscience que ce n’est ni une histoire de séduction maladroite, ni d’incompréhension mutuelle, mais une guerre de pouvoir de l’homme sur la femme.
C’est enfin, est c’est çà le plus dur, de prendre en pleine gueule que ce n’est pas un truc éloigné, une histoire de producteurs qui fument le cigare et d’actrices qui rêvent de paillettes. Et que les porcs dont on parle ne sont pas si loin. qu’ils sont sans doute (bel euphémisme) dans ma ville et dans ma rue.

Mais finalement quelle sorte de porc je suis?

Finalement tu en viens a te dire que cette question de rapport homme/femme est, que tu le veuille ou non, au coeur de ton quotidien.

Tu prends conscience que bien malgré toi dans ce conflit qui apparaît au grand jour tu es du coté de ceux qui peuvent être les agresseurs.

Je t’explique; je fais partie des gens qui ne se sont jamais posé la question du féminisme. Non pas parce que je suis un homme et que çà ne me regarde pas, mais au contraire parce que j’ai passé la plus grande partie de ma vie dans un monde en majorité féminin.

Enfant j’ai grandi entouré de cousines. j'ai été élevé et éduqué par une mère, des tantes, et des grands mères Alors autant te dire que dans mon enfance on ne faisait pas de grosse différence entre les filles et les garçons. Plus tard quand j’ai commencé à bosser, j’ai intégré une association dont la plus part des salariées et des cadres étaient de femmes (et ou nous étions aussi mal payés les uns que les autres), donc la question des différence homme femmes au travail ne m’ont pas vraiment touché du plus si tu suit l’actualité des blogs tu sais que ma future-ex-femme est on ne peut plus sensible a ces thématiques d’égalité, ce n’est donc pas un sujet qui entre nous a pu faire débat, nous sommes d’accord la dessus

Bref, je suis sans doute victime d’une bulle de filtre (mes étudiants vont se foutre de ma gueule tant j’essaye de les mettre en garde contre cela) mais dans mon monde ces thématiques d’égalité hommes femme vont de soi et les différences hommes/femmes sont le fait de crétins bas du plafond. Et c’est sans doute çà mon problème, un soucis de foi aveugle en le fait que nous somme hommes et femmes égaux, et que les porcs, les harceleurs ne sont qu’une minorité.

Alors oui un truc comme balance ton porc me bouleverse car il libère une vérité d’une ampleur que mon regard d’homme ne peut évaluer, qui m’inquiète et me fait me poser des milliers de questions.

Enfin des questions qui me ramènent toute a une question principale:

finalement ces comportements (par dela les) limites de certains de mes contemporains mâles ne viennent ils pas complètement fausser les relations entre hommes et femmes ?

Certes tous les hommes ne sont pas des violeurs, et toutes celles qui ont twitté #balanceton porc ne se sont pas faites violer.

Et pourtant,

Pourtant en discutant ces dernières semaines, je réalise que PAS UNE SEULE des femmes avec qui j’ai eu l’occasion de parler du sujet ne m’a dit « non, je n’ai jamais eu à faire à des comportements déplacé ». qu’il s’agisse de condescendance appuyée, d’une tentative d’approche lourdingue, d’une remarque salace, d’une main au cul (ou ailleurs), d’une « demande de 06 », d' insultes…

Pas une seule ne m’a dit qu’elle n’avait jamais rien vécu de tel.

Certaines m’ont dit qu’elles évitaient des lieux, des tenus des attitudes, qu’elles adaptaient leur comportement un public.

Pas une seule ne m’a dit qu’elle se sentait pleinement rassurée dans l’espace public, que rien ne l’inquiétait quand elle rencontrait un homme pour la première fois

Ca signifie que 50 % (au moins) de la population de la planète sait qu’elle se trouve potentiellement en « danger » quand elle est au contact des 50 % restant. Parce que rien ne lui garanti qu’il n’y a pas une chance (ou une malchance) de tomber sur un lourdingue ou un harceleur quand elle est face à un mâle de l’espèce.

Oui et alors ?

Et alors ?

Et bien quand tu prends conscience de ça tu réalise un truc horrible, c’est que même si toute ta vie,  ton éducation et ton quotidien, te font penser que tu n'es pas un porc, rien ne dit qu'on te ne te vois pas  comme un potentiel danger.

Et là tu t’interroge : « dans ce que que je dis, dans ce que je fais, dans la manière dont je me conduits, y a t’il des choses qui pourrait choquer, inquiéter, faire penser que…

et franchement je n’aime pas çà du tout

je n’aime pas être obliger de me poser des questions (qu’au fond de moi je ne pense pas avoir à me poser) à cause d’un porc qui pas un instant ne réfléchit ou ne voudra réfléchir.

Alors les filles, les femmes , mes amies mes cousines, mes lectrices… balancez ceux qui sont des porcs , expliquez et réexpliquez et répétez encore à ceuxqui le sont ou ne le sont pas. Ne vous laissez pas intimider par des pseudos éditorialistes et portes paroles d’une bienséance hypocrite.

Et merci de partager votre détresse qui nous aide a comprendre et qui de tous cœur je l’espère aidera l’autre moitié du monde à changer

 

EN MIEUX

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En 1893, Patty et Mildred Hill, deux sœurs dont l’une est musicienne et l’autre institutrice, se mettent en tête de créer une petite comptines pour les enfants pour commencer la journée d’école en disant bonjour. La chanson s’appelle « ’Good morning to You », La mélodie qui en résulte est celle de la chanson que nous avons tous au moins hurlée à pleine voix « joyeux anniversaire »

GoodMorningToAll

Quand quelques années plus tard, au début du XXe siècle, il devient « à la mode » de fêter son anniversaire de nouvelles paroles viennent se greffer dessus, faisant de la chanson la désormais célèbre « Happy Birthday to You »

En 1935, qu’un copyright est déposé par la société Summy Clayton, qui a publié les partitions de « ’Good morning to You ». En 1988, Warner/Chappell rachète les droits et grâce à la loi de 1990, qui étend la durée des copyrights, se trouve avec leur exclusivité jusqu’à 2030 pour les USA (2017 pour la France).

Ce qui signifie que sur chaque interprétation du titre, que se soit dans un film, à la télé, ou sur un disque, Warner/Chappell touche des droits qui chaque année s’élèvent à peu prêts à deux millions de dollars par an.

Belle rente pour un titre écrit il y a plus de 120 ans.

Sauf qu’au début de notre décennie, la réalisatrice Jennifer Nelson souhaite faire un film sur l’histoire de la chanson et se voit obligée de verser 1500 dollars pour utiliser la chanson dans son film.

Ce qu’elle fait

Jus qu’au moment ou elle s’interroge, si la chanson a été à l’origine déposée à la fin des années 1800, ses droits n’auraient pas pu courir plus loin que dans les années 1920, et donc, le dépôt de droit fait par Summy Clayton ne porterait pas sur la chanson, mais sur les partitions de piano édité...

Et Warner/Chappell toucherait des droits indus depuis plusieurs décennies...

Jennifer Nelson est sa maison de production on donc entamé en 2013 une procédure contre Warner pour réclamer le remboursement de ses droits qu’elle considère comme indus.

Et l’affaire va de rebondissement en rebondissement depuis.

Il y a un article très bien foutu surtoute cette affaire parue en début de semaine sur rue 89 . Je vous laisse aller le lire

Histoire de rendre au boss ce qui est au boss, j'ai trouvé l’info chez Sebsauvage (et j'espère qu'il ne me réclamera pas de droits) 🙂 l'illustration vient de chez Wikimédia commons

Ce qui est rigolo avec les chiffres, c'est qu'on peut leur faire dire n'importe quoi

L’excellent site Idboox (qui est une vraie mine pour tous ceux qui s’intéressent aux nouvelles pratiques de lectures numériques) vient de publier une étude de la société AVG sur les parents qui utilisent des smartphones.

Le titre de l’étude : « les parents accros aux écrans délaissent leurs enfants »

En la lisant, je me suis dit, bien sûr, que les écrans avaient quand même changé bien des choses dans notre rapport au monde, et pas toujours en bien ;

D’un autre côté, j’ai eu envie de m’essayer à la décortiquer avec le plus de mauvaise foi possible.

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AVG vient de publier une étude intitulée « les parents accros aux écrans délaissent leurs enfants »

Bien,

comment dire,

je ne suis pas d’accord du tout avec l’analyse d’AVG, et je le démontre.

Par exemple, AVG dit :

50 % des parents sont distraits par leur appareil pendant une conversation avec leur enfant

on peut aussi l’analyser d’une toute autre manière :

50 % des enfants distraient leurs parents quand ils utilisent un écran #salegosse

et puis s'ils ont des choses importantes a dire a leur parents, il n'ont qu'a leur envoyer un mail avec une note de synthèse... n'importe quoi

AVG dit aussi 36 % des parents sont sur leur téléphone pendant le repas

Alors là c’est du grand n’importe quoi, je sais par expérience que généralement 100 % des parents sont sur une chaise et une table pendant le repas, un téléphone n’est pas fait pour qu’on mange dessus ça pourrait rayer l’écran Rétina.

AVG continue :

28 % des parents utilisent leur téléphone pendant qu’ils jouent avec leur enfant.

Sans doute, mais 100 % des enfants essayent de piquer le téléphone de leurs parents pour jouer avec.

et puis les littles pet shop c'est quand même moins drôle que clash of clans...

Et AVG d’en rajouter : 13 % des enfants disent que leurs parents passent plus de temps sur le téléphone qu’avec eux.

Là je pose une question :

Est ce vraiment la faute des parents si 13 % des enfants sont moins intéressants que Twitter ?

Histoire de faire pleurer dans les chaumières, AVG en rajoute une couche : 27 % des enfants aimeraient confisquer les téléphones des parents s’ils le pouvaient

Niark niark, mais ils ne le peuvent pas, alors que 100 % des parents peuvent confisquer le téléphone de leurs enfants (et qu’ils ont peur des représailles).

Pour finir AVG conclu sur : Plus inquiétant encore, 59 % des parents avouent utiliser leur téléphone en conduisant.

et je lui répond : quel est l’intérêt sinon d'avoir l'appli infotrafic ?

Et en plus, s’ils ne sont pas contents les gosse, ils n’ont qu’a prendre le bus...

Tout ça parce qu’un éditeur d’antivirus a envie de faire du buzz en s’appuyant sur le témoignage d’enfants aigris parce que leurs parents n’ont pas voulu leur acheter le dernier iPhone.

N’importe quoi

bon c’est pas tout çà, mais j’ai des gamins a aller abandonner au fond des bois avant d’aller faire une partie de Candy Crush...

après bien sur, je dis çà je dis rien