Je témoigne de Vous…

Le Blog action Day est un projet Internet qui a pour vocation d’inviter les blogueurs (aussi peu influant soient-ils ) à initier un jour par an une discussion sur un thème commun.

L’an dernier le thème choisi était l’écologie. Cette année, le thème proposée et celui tout aussi universel de la pauvreté.

Alors bien sur, quand on vous propose de parler de pauvreté on se méfie, ne risque t’on pasde sombrer dan le mélo…

Peut-être.

Alors vois tu ami lecteur, pour éviter de l’ouvrir pour dire des conneries, je préfère prendre quelque lignes de ce blog pour te parler d’un type qui a toute mon admiration.

Joseph Wresinski est mort en 1988 ,il était prêtre et fondateur du mouvement ATD quart monde. Loin de toute vision manichéenne joseph Wresinski était persuadé que les personnes qui connaissaient le mieux la misère étaient sans doute celles qui en soufraient, et qu’elle avaient sûrement beaucoup à dire et a faire pour lutter contre son avancée.

Alors, il a décidé de les aider à prendre la parole, et pour faire porter leur message encore plus loin c’est fait la voix des sans voix.

Si un jour tu passe sur le parvis du Trocadéro, tu verras peut être une dalle, gravée en la mémoire des victimes de la misère. Dessus quelques mots, pour rappeler que le 17 octobre 1997, se sont réunis des hommes et de femmes qui pensaient que la lutte contre la misère n’était pas une tache inutile. Et une phrase : «Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. » comme un rappel.

5 ans plus tard l’ONU faisait de cette journée du 17 octobre, la journée mondiale du refus de la misère. Dans deux jour, peut être a près de chez cous un rassemblement aura lieu. Peut être aurez-vous envie d’y aller. Pour en savoir plus, informez vous sur le site de la journée mondiale du refus de la misère.

Mais revenons a ce soir du 17 octobre 1987, sur le parvis du Trocadero. En ce soir, Joseph Wresinski monte sur une estrade et prononcé le texte « Je témoigne de vous… » à la fois poème, discours, chant d’espoir et cri de révolte

Alors plutôt que m’étendre en platitude, je vous propose de découvrir ou de redécouvrir ce texte (qui s’en vas rejoindre mon improbable bibliothèque), et a profiter du 17 octobre prochain pour vous faire l’écho de ce débat que nous entamons aujourd’hui sur le refus de la misère…

« Je témoigne de vous… »

Millions et millions
d’enfants, de femmes et de pères
qui sont morts de misère et de faim,
dont nous sommes les héritiers.
Vous qui étiez des vivants,
ce n’est pas votre mort que j’évoque aujourd’hui
en ce Parvis des Libertés
des Droits de l’Homme et du Citoyen,
C’est de votre vie dont je témoigne.

Je témoigne de vous, mères
dont les enfants condamnés à la misère
sont de trop en ce monde.

Je témoigne de vos enfants
tordus par les douleurs de la faim,
n’ayant plus de sourire,
voulant encore aimer.

Je témoigne de ces millions de jeunes
qui, sans raison de croire, ni d’exister,
cherchent en vain un avenir
en ce monde insensé.

Je témoigne de vous, pauvres de tous les temps,
et encore d’aujourd’hui,
happés par les chemins,
fuyant de lieux en lieux, méprisés et honnis.

Travailleurs sans métier,
écrasés en tout temps par le labeur.
Travailleurs dont les mains, en ces jours,
ne servent plus à rien.

Millions d’hommes, de femmes et d’enfants,
dont les coeurs à grands coups
battent encore pour lutter.
Dont l’esprit se révolte contre l’injuste sort
qui leur fut imposé.
Dont le courage exige le droit
à l’inestimable dignité.

Je témoigne de vous,
enfants, femmes et hommes
qui ne voulez pas maudire,
mais aimer et prier, travailler et vous unir,
pour que naisse une terre solidaire.
Une terre, notre terre,
où tout homme aurait mis le meilleur de lui-même
avant que de mourir.

Je témoigne de vous,
hommes, femmes et enfants
dont le renom est désormais gravé
par le coeur, la main et l’outil
sur le marbre de ce Parvis des Libertés.
Je témoigne de vous pour que les hommes enfin,
tiennent raison de l’homme
et refusent à jamais de la misère
la fatalité.

lu par le Père Joseph Wresinski, le 17 Octobre 1987