Je suis un grand malade
Oui ami lecteur, je suis un grand malade.
Tu me diras que tu t’en doutais un peu à la lecture de textes comme le beach rugball, ou à l’utilisation de mes couilloneries (comme les a affectueusement baptisées Falconhill) que sont le générateur de bios ou l’amphigouriquator.
Pourtant, ce n’est pas ça dont je veux te parler, mais de l’orthographe de mes billets.
Tu n’auras pas manqué de remarquer qu’aucun de mes écrits ici n’est exempt de fautes.
- Peut-être aura tu mis cela sur le compte d’un apprentissage de la lecture par la méthode globale (ben non, j’ai appris avec la méthode du béaba.
- Peut-être auras-tu mis cela sur le compte de la pauvreté de mes lectures (Ben non, depuis que je sais lire je lis un ou deux bouquins par semaine).
- Peut être penses-tu que mon correcteur d’orthographe et déficient (non le mal qui me ronge est juste plus subtil que lui).
- Peut-être as tu une autre explication, rassure toi depuis près de 35 ans il n’y a pas une seule personne que j’ai rencontré qui ne m’ait proposé une très bonne explication pour expliquer mon handicap.
Mais en fait non.
Je souffre de ce qu’on appelle la dysorthographie (et j’ai découvert çà il y a finalement peu de temps).
La dysorthographie, pour (essayer de) faire simple, est comme tous les troubles en «dys» (dyslexie, dyscalculie, …) un trouble des apprentissages de base.
Comment t’expliquer ça, une sorte impossibilité d’apprendre les règles les plus simples (même si paradoxalement on peut maitriser les règles plus complexes, de la grammaire ou la conjugaison).
C’est assez compliqué à comprendre pour les gens «normaux» , je vais essayer de te décrire les symptômes. Je connais la plus grande partie des règles de grammaire. par contre je suis dans l’incapacité de les mettre en œuvre au moment la production d’un écrit. Si on prend par exemple cette phrase que j’écris et que tu lis. je l’imagine, je la vois dans ma tête, je sais a quel temps quel mode et quel personne je l’écris, mais je suis tout à fait incapable de te dire à quoi elle va ressembler au moment ou je l’aurai écrite. c’est ainsi que tu trouveras (et facilement en plus non pas trois fois la même faute dans un de mes textes, mais trois variantes différente d’un même mot)
Pire comme (souvent) la dysorthographie s’accompagne d’un peu de dyslexie (la capacité à lire aisément), ainsi mon cerveau (le fourbe) est capable de mettre en place des «rustines» qui font qu’au moment de la relecture, il occulte les fautes pour rendre le texte compréhensible.
Donc je peux imaginer un texte, l’écrire, le relire (plusieurs fois) le valider et ne réaliser que bien plus tard qu’il reste farci de fautes et de contresens.
C’est démoniaque.
Quand j’étais petit, j’ai le souvenir de longues après-midis, à préparer des dictées, à les faire et à les refaire (en «inventant» de nouvelles fautes à chaque réécriture) pour finir par faire en classe des fautes nouvelles.
Chacun de mes écrits est une réinvention complète de la langue.
Si c’est pas de la créativité çà mon bon monsieur 🙂 .
Ne va pas croire que je cherche ton indulgence, tu as parfaitement le droit de penser que je me fout de toi quand tu es face à un texte a l’orthographe innovante 😉
C’est juste qu’il y a quelques mois, au cours d’une conversation avec ma compagne et des amis, le sujet des «dys» est ressorti et que je ne sais plus qui m’a dit ce serait intéressant que j’en témoigne. Parce que malgré ce handicap je m’obstine, à écrire et a bloguer.
Donc non, je ne cherche pas de ton indulgence. j’ai réussi a vivre très bien sans pendant des années.
Imagine ; toute ma scolarité j’ai été un élève plutôt bon, pas brillant, mais curieux avec des notes plutôt bonnes (à part en orthographe).
Et c’est ça qui est dramatique, c’est qu’on peut être dys, non dépisté et avoir une scolarité (presque) normale, si on arrive à faire exception des petits camarades qui vous éclaboussent de toute la grandeur leur orthographe. des profs qui vous affirment au moment de vous rendre votre copie que vous n’avez pas assez bossé votre dictée, et des parents qui impressionnés par vos capacités scolaires par ailleurs ne comprennent pas (et ne cherchent pas non plus à comprendre) pourquoi au milieu de cette mer de notes largement au-dessus de la moyenne se glissent des notes pitoyables en orthographe.
Ce que j’aimerais faire comprendre c’est que pour un «dys» , lire, écrire, compter ou apprendre certains mouvements, c’est un peu comme bâtir sur du sable, il y a un truc mal foutu au niveau des fondations, qui fait que tout ce que tu peux construire au dessus est voué à s’effondrer.
Ce qui est rigolo (si si) c’est que durant toute ma scolarité (et même de ma vie d’adulte) , personne (même pas moi) ne c’est douté de ma dysorthographie.
Mes petits camardes ont continué à me charrier, mes profs à me rendre de magnifiques zéros, mes parents ont réussi à se convaincre que j’étais nul en orthographe et qu’il n’y avait rien à y faire . et moi, j’ai décidé que peu m’importait la douleur des pupilles de ceux qui me lisent.
J’ai décidé que j’avais le droit d’écrire, de m’exprimer, d’utiliser toute la richesse de la langue pour écrire des conneries et produire des machines à couillonnades.
Et c’est le hasard qui m’a fait découvrir le nom de ma maladie. C’était il y a quelques années, je donnais une formation dans un centre social. et parmi mes «élèves» il y avait une jeune femme. Le hasard a voulu qu’elle soit orthophoniste, qu’elle m’explique un peut son boulot, et qu’elle décide de me tester.
je me suis découvert dysorthographique à plus de 30 ans.
Comme tu le vois je ne suis pas guéri (je ne me suis pas soigné, honte a moi) mais je connais mon mal, j’en connais les symptômes.
Je voudrais juste rajouter deux choses.
Tout d’abord, te remercier ami lecteur de venir me lire malgré tout.
Deuxièmement, t’inviter à être attentif aux gamins autour de toi qui apprennent à lire et à compter. si malgré les longues séances d’apprentissage par cœur et de répétitions, il y a des choses qui refusent de rentrer dans leur petite tête blonde (ou brune, ou rousse, ou chauve). Il y a peut-être quelque chose à faire de différent pour que ça marche mieux.
Si si.
J’ai deux enfants à qui j’ai refilé une partie de mes tares. Sauf qu’avec madame Lolobobo nous avons pris la peine de nous interroger et d’aller voir des personnes pouvant leur proposer des méthodes alternatives pour solidifier les fondations. et que (chez les enfants) les résultats sont généralement rapides et stupéfiants.
J’espère même que quand ils seront vieux et blogueurs, d’ici 20 ou trente ans, il n’auront pas de gentils commentateurs pour leur ressortir le Bescherelle dans les commentaires.
Sinon, il y a quelques jours, c’était la journée des Dys.
Après, je dis çà, je dis rien.
24 thoughts on “Je suis un grand malade”
J’ai une question : que devient la dysorthographie après quelques verres de bon vin ?
Tuais hein gran malhad. Cétou. Et bisou.
PS: s’il te plaît, relis-toi, il y a plein de fautes d’orthographe dans ton texte, que j’ai lu attentivement! #labouclequirendfouniarkniark
@Yann : ce soir je live bloguerai, nous verrons bien 😉
@passecale : j’é pa tou kompri relis toi 😉
Qu’importe le flacon… L’important reste le plaisir de te lire. J’avais un gamin dyslexique qui était devenu un roi de la contrepèterie; un peu par dérision. Comme celle ci: L’abbé a bien de la peine à tirer un écu de son tronc (Rabelais) Mais qui a dit: l’orthographe est la science des ânes…
Beau billet !
J’ai moi même des difficulté en orthographe (sans avoir ton truc auquel je ne connais rien). Pour faire mes billets, je passe par Word, ça évite beaucoup de coquilles. Ne pourrais-tu faire pareil ?
En faisant ça, j’ai progressé puisque j’anticipe les fautes qu’il pourrait me signaler. Du coup, je fais beaucoup moins de fautes quand j’écris sans Word.
Je me répète : je dis ça sans rien connaître à ton truc.
Deux choses encore :
1. Merci de ta confiance en te… confiant à nous,
2. Les fautes énervent les lecteurs mais n’empêchent jamais de lire les billets des copains.
Beau billet !
J’ai moi même des difficulté en orthographe (sans avoir ton truc auquel je ne connais rien). Pour faire mes billets, je passe par Word, ça évite beaucoup de coquilles. Ne pourrais-tu faire pareil ?
En faisant ça, j’ai progressé puisque j’anticipe les fautes qu’il pourrait me signaler. Du coup, je fais beaucoup moins de fautes quand j’écris sans Word.
Je me répète : je dis ça sans rien connaître à ton truc.
Deux choses encore :
1. Merci de ta confiance en te… confiant à nous,
2. Les fautes énervent les lecteurs mais n’empêchent jamais de lire les billets des copains.
Beau billet !
J’ai moi même des difficulté en orthographe (sans avoir ton truc auquel je ne connais rien). Pour faire mes billets, je passe par Word, ça évite beaucoup de coquilles. Ne pourrais-tu faire pareil ?
En faisant ça, j’ai progressé puisque j’anticipe les fautes qu’il pourrait me signaler. Du coup, je fais beaucoup moins de fautes quand j’écris sans Word.
Je me répète : je dis ça sans rien connaître à ton truc.
Deux choses encore :
1. Merci de ta confiance en te… confiant à nous,
2. Les fautes énervent les lecteurs mais n’empêchent jamais de lire les billets des copains.
Beau billet !
J’ai moi même des difficulté en orthographe (sans avoir ton truc auquel je ne connais rien). Pour faire mes billets, je passe par Word, ça évite beaucoup de coquilles. Ne pourrais-tu faire pareil ?
En faisant ça, j’ai progressé puisque j’anticipe les fautes qu’il pourrait me signaler. Du coup, je fais beaucoup moins de fautes quand j’écris sans Word.
Je me répète : je dis ça sans rien connaître à ton truc.
Deux choses encore :
1. Merci de ta confiance en te… confiant à nous,
2. Les fautes énervent les lecteurs mais n’empêchent jamais de lire les billets des copains.
Beau billet !
J’ai moi même des difficulté en orthographe (sans avoir ton truc auquel je ne connais rien). Pour faire mes billets, je passe par Word, ça évite beaucoup de coquilles. Ne pourrais-tu faire pareil ?
En faisant ça, j’ai progressé puisque j’anticipe les fautes qu’il pourrait me signaler. Du coup, je fais beaucoup moins de fautes quand j’écris sans Word.
Je me répète : je dis ça sans rien connaître à ton truc.
Deux choses encore :
1. Merci de ta confiance en te… confiant à nous,
2. Les fautes énervent les lecteurs mais n’empêchent jamais de lire les billets des copains.
Beau billet !
J’ai moi même des difficulté en orthographe (sans avoir ton truc auquel je ne connais rien). Pour faire mes billets, je passe par Word, ça évite beaucoup de coquilles. Ne pourrais-tu faire pareil ?
En faisant ça, j’ai progressé puisque j’anticipe les fautes qu’il pourrait me signaler. Du coup, je fais beaucoup moins de fautes quand j’écris sans Word.
Je me répète : je dis ça sans rien connaître à ton truc.
Deux choses encore :
1. Merci de ta confiance en te… confiant à nous,
2. Les fautes énervent les lecteurs mais n’empêchent jamais de lire les billets des copains.
Ah merde. J’ai gaffé à cause de l’iPad.
Nom de dieu de bordel de merde ! Et moi qui te reprenais dès que je le pouvais ! Tout s’explique ! Je m’excuse platement ! (j’ai eu du bol d’être relativement doué dans le domaine, mais je n’ai jamais trouvé que c’était d’un intérêt central, par rapport au développement de la pensée et des idées, par exemple/ même le truc un peu pénible et austère qu’il fallait s’enferrer à apprendre par coeur/ Et puis, une chose, et pas des moindres, tu écris très bien)
@Erwan rien n’égale le plaisir de décaler les sons 😉
@Nicolas : entre moi qui suis Dys et ton Ipad qui bégaie nous allons finir par lasser les lecteurs :).
@MHPA : mais reprend moi au contraire, j’ai beaucoup grandi depuis l’école primaire, au mieux j’arrive a tenir compte des remarques, au pire je m’en tamponne ;). Par contre si ce genre de billets peut permettre a des gamins de se dire : «je veux continuer à écrire» et a des parents de prendre conscience que leur enfant n’est pas débile et qu’il peuvent l’aider. je serais content de moi
Ne t’inquiètes pas le cerveau est plus ou moins programmé pour corriger automatiquement les fautes, quand on lit (je n’arrive plus à me souvenir du terme précis pour cette action !!). Comme par exemple lire une phrase avec des mots dont les lettres sont dans le désordre : le cerveau comprend malgré tout, il suffit que la première et la dernière lettre soit à la bonne place !
Méfies toi, les dys peuvent être le “symptôme” d’un haut potentiel : j’dis ça j’dis rien !!
@hiéléna : Oui le cerveau corrige, c’est justement ça qui est «Rigolo» chez les personnes qui sont dysorthographiques, c’est que leur cerveau remet dans l’ordre ce qui pour n’importe quel autre lecteur restera une catastrophe.
Quand au deuxième point de ton com, c’est effectivement vrai souvent, ce qui rend le dépistage encore plus difficile
Franchement, vous vous foutez du monde ! Vous vous clamez dysmachin par un texte assez long dans lequel vous faites trois fois moins de fautes que la plupart des blogueurs (surtout de gauche…) qui, eux, ne se pensent pas dysmachins !
Votre sort est même très enviable, si on vous compare à ce malheureux Nicolas, capable de répéter six fois la même chose sans désemparer.
@Didier Goux : Didier vous me faites énormément de peine, moi qui pensait pouvoir avec un tel billet entrer au tableau d’honneur des modernœuds. Je vais devoir encore persévérer. 🙂
Et n’accablez pas le pauvre Nicolas, je pense qu’innocemment en postant six fois son commentaire il souhaitait alléger ma peine en rappelant qu’outre l’orthographe parfois déficiente qui mine les efforts de communication des blogueurs, la technique sait aussi parfois venir nous pourrir le blogage 😉
Les Modernœuds, ça se mérite !
(En fait, je vais vous faire une confidence : les gens me versent des dessous de table colossaux, pour pouvoir y entrer : je me fais un blé noir, avec ce truc…)
@didier : et dire qu’un instant je vous ai cru incorruptible 🙂
L’ennuyeux est qu’il est bien ancré dans l’esprit de tout le monde et transmis depuis des générations d’une part que le respect de l’orthographe témoigne de ce qu’on est allé à l’école et d’autre part que c’est l’huile nécessaire aux rouages de la politesse écrite.
Donc c’est dur d’une part de passer pour un ignare surtout quand on a fait plein d’efforts pour ne pas l’être et d’autre part de piquer son fard à l’idée qu’on est perçu comme un malpoli alors que pas du tout !
Même si tu l’as su tard, bienvenue au Club ! J’ai un “Dys” à la maison : né trop tôt, grande Réa, 2 arrêts cardiaques au cours de ses 2 premières semaines …20 ans plus tard ça donne un magnifique sportif suivi par une nuée de jolies papillonnes qui voudraient bien le capturer ! – et il a quand même un Bac scientifique mention B ! Mais qu’est-ce qu’il a souffert à l’école !
J’adore les dys… qui ont quelque chose à dire et qui le disent bien. Merci Laurent !
J’ai beaucoup moins d’intérêt pour les spécialistes du cache misère, les “gris” convaincus qu’avoir l’air sérieux, notamment grâce à l’orthographe, les rend sérieux.
Cette poudre de perlimpimpin ne masque pas leur nez de clown quand ils en ont un.
Dyslexiques, dyscalculiques, dys… etc., méfiez-vous des gens parfaits, il n’y a a souvent rien dedans, tout est généralement à l’extérieur !
Tiens histoire d’en rire: le 29 octobre 1900 une circulaire du ministre de l’Instruction publique en France déclare que l’étude de l’orthographe est inutile car « l’usage seul décide si une forme de langage est correcte ou non ». Wikipédia
Il me revient ce petit texte après la lecture de ton billet 🙂
“Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabrigde, l’odrre des ltteers dans un mto n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate ets que la pmeirère et la drenèire soinet à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porblème. C’est prace que la creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot.
La preuve…”
@saby : tout a fait le cerveau ets une machine formidable, c’est ce a quoi faisait reference : Hielena dans son commentaire. Mais l’orthographe n’a rien à voir avec la science tcomme le rappelai Erwanm c’est plus lie aux conventions sociale.