Il nous faudrait une bonne guerre

Non, ami lecteur, ne pense pas que le vieux réactionnaire qui se terre au fond de mon cortex c’est réveillé, c’est juste une idée fugace qui me traverse l’esprit quand je regarde le journal télévisé.

J’ai parfois l’impression que la phrase «Il nous faudrait une bonne guerre» doit être celle qui commence toute bonne conférence de rédaction dans les chaines de télévision, depuis plus de 15 ans. esuite à la première guerre en Irak, qui a montré aux observateurs de l’Audimat, comme la couverture d’un conflit ou d’une catastrophe pouvait couter moins cher et brasser plus de téléspectateurs qu’un mauvais téléfilm. Depuis le sensationnel est partout.

C’est vrai tout d’abord pour les magazines d’informations, ces émissions qui diffusent des reportages deviennent des grands show ou on fait du sensationnel du racoleur et de l’anxiogène avec des sujet comme «Ma banlieue, ses cages d’escaliers, et leurs dealers», «Mon entreprise, ses smicards crève la faim et la séquestration de ses cadres»,«22 millions de coréens du nord,71 millions d’iraniens, et ne bombe dans mon jardin», «Ma bite, ton cul, comment çà s’emboite ?» Non, non, je m’égare (même pas en fait je soigne mon Pagerank). Je me dis quand je regarde les sommaires de tous ces magazines d’infos, qu’on passe sans doute a coté de plein d’occasion d’approfondir des sujet auxquels on ne comprend rien (attention, cette phrase ne doit en aucun cas être associée avec celle sur les bites et les culs.)

Mais, ce soucis de sensationnalisme, touche aussi les journaux télévisés. Le 11 septembre 2001, un grande partie de la population mondiale a cessé toute activité pour voir s’écraser en boucle (environ 582 fois en 24 heures) les tours jumelles du World Trade Center. Les images étaient les mêmes, l’analyse de l’information restait :«des terroristes apparemment membres de l’organisation Al Qaïda ont détourné deux avions sur Manhatan» mais on a tenu 24 heures avec un audimat au top.

Depuis, tout est prétexte au grand direct de l’actu, quitte a affaiblir le message par ses multiples dilution homéopathiques, Un tsunami, un tempête, un train qui se retourne, un virus qui se réveille, un avion qui s’écrase, et on met le ténor de la chaine en plateau, on envoie les stagiaires journalistes faire le pieds de grue devant les sièges des ambassades, des sociétés, des administrations concernées, et on diffuse des images en boucle et l’on refait 100 fois les mêmes commentaires, au risque de s’épuiser, de bafouiller et de faire naitre des perles du brouhaha…

Tiens par exemple, au cas ou ta connexion internet, ta radio , ta télé soit en panne, Lundi, un avion d’Air France a disparu, selon la compagnie, il aurait été détruit par un orage. et se serait abimé en mer.

ben sur une chaine d’infos il en on profité pour faire le lien avec le premier vol commercial de l’A380 arrivé à l’aéroport de Roisy, et le commentateur de rajouter : «On aura bientôt l’occasion de voir cet avion plus souvent quand Air France l’aura mis dans sa flotte».

si je ne doit garder qu’un message de ceux qu’on m’a bombardé ces dernières heures, c’est que chez Air France ils sont super doués quand il s’agit de mettre un avion dans la flotte…

Il leur faudrait effectivement une bonne guerre, ils pourraient en parler pendant des jours, mais nous est-ce qu’on continuerai à écouter ?