Pour en finir une bonne fois pour toute avec les mots en isme
Hier, sur Facebook, je suis tombé sur un post de mon pote le Monsieur Poireau
«réduire le sans-abrisme» ou quand la novlangue nous réinvente ce qui s’appelle simplement trouver un toit.
Il y parle de Novlangue, moi j’y vois un truc bien plus profond et un peu glaçant.
En farfouillant un peu, j’ai supposé que les inventeurs du terme « sans-abrisme » étaient sans doute des cousins québecois, apparemment pour trouver un terme équivalent au terme anglais homelessness. Depuis le mot a essaimé partout dans la Francophonie.
Je trouve çà glaçant.
Je t’explique ; souvent en français, on utilise le suffixe « -ISME » pour former le nom d’une théorie ou d’un mouvement de pensée, par exemple : Le communisme, le Socialisme, Le Nazisme, le Macronisme…
En fait si on tente une bête analyse sémantique du mot, on peut donc considérer que le « Sans-abrisme » est une théorie.
- Donc, quand on parle « d’en finir avec le Sans-abrisme », on dit qu’en fait on est face à une construction théorique qu’il faut supprimer.
- On transforme un problème de société en une sorte de « philosophie du sans-abri »
- On construit en un mot une théorie il pourrait très bien y avoir ceux qui seraient POUR le sans-abrisme ou CONTRE le sans-abrisme.
- Pour en finir avec le sans-abrisme il suffit donc de refuser l’idée que les sans-abris existent en leur opposant la théorie de ceux qui ont un abri
- C’est donc bien un conflit de classe qu’on crée le problème n’est pas le mal logement, mais les sans-abris, qui comme certains le disent , l’ont bien cherché puisqu’ils ont refusé un hébergement d’urgence pour une nuit (comme si la problématique du logement devait être abordé uniquement en analysant le problème au jour le jour)
- Et on efface, d’un coup, les diverses problématiques des Sans-Abris ; des millions de personnes qui partout dans le monde sont les victimes du mal logement , chacun pour de diverses raisons…
Je trouve ça terrifiant de créer des mots si violents et « politiquement corrects »
Bien sur tu vas me dire que j’exagère, et que le suffixe « -ISME » ne sert pas qu’à définir des théories.
Tu a raison, on l’utilise aussi pour définir des maladies : somnambulisme, saturnisme,…
Effectivement, pour imaginer un tel « barbarisme » il faut être un grand malade.
Bien sûr comme toujours, je dis ça, je dis rien.