L’ennemi dans la maison
Souvent j’aimerais être sourd.
Notez au passage que si vous posez la question à madame Lolobobo elle vous dira que je suis en bonne voie de le devenir (ce à quoi je lui réponds avec ma mauvaise foi naturelle que j’entendrai bien mieux si le macho man de poche et miss zyeux jaunes passaient moins de temps à hurler dans la maison.)
Mais je m’éloigne de mon sujet, mon souhait de cécité auditive est stimulé par le nombre d’inepties que j’entends au fil de mes journées. Le meilleur exemple ce sont ces gens qui me disent : « si on n’aime pas les bêtes, on n’aime pas les gens », c’est faux : j’aime beaucoup les gens (tant qu’ils ne viennent pas me faire chier). « Pourquoi vient-on te balancer ces fadaises brigitebardesque ? » me direz-vous. Simplement parce que, je clame partout haut et fort (et ce depuis des années) que je n’aime pas les animaux de compagnie, que je ne peux pas blairer les animaux de compagnie que je n’en veux pas, que ça pue, que c’est moche, que c’est chronophage (au minimum), chaussuresdesporophage (généralement) et doigtsdelolobobophage (dans le pire des cas). Bref, si les animaux ont besoin de compagnie, ils n’ont qu’à aller en boite , au bar, ou s’inscrire sur match.com ou Meetic.fr pour se trouver des potes ; le cas échéant, ils se trouveront peut-être aussi un zoophile, ça leur fera les pieds (et le reste) et je ne pense pas que ce soit ne pas aimer les animaux que de ne pas leur souhaiter de vivre chez moi.
Mais je m’éloigne encore. Vous aurez compris qu’il me déplaît au plus haut point d’imaginer qu’un animal à poils, à plumes, à écailles, qui ronge, mord, léchouille, picore, fait des bulles, aboie, miaule, glousse, criaille, clatit (t’as vu j’ai trouvé un nouveau lien pour briller en société ).
Face à l’énergie que je déploie pour luter contre la prolifération de bestiaux divers et variés dans mon intérieur, les plus zamideszanimauxphiles d’entre vous diront que ma réaction est typique de ces gens qui n’ont jamais eux d’animaux et s’en font tout un monde. Je les rassure, ils ont tort. Car face à mon refus catégorique d’avoir des bestiaux se dresse depuis bientôt 15 ans les velléités animalières de madame Lolobobo (et depuis une date plus récente de nos deux modèles réduits) ainsi au cours des années sont passées dans la maison :
- Deux poissons rouges : « tu verra, c’est peu d’entretien » dont j’ai dû nettoyer l’aquarium toutes les semaines pendant un an et demi (cette durée correspondant au temps nécessaire à mon fils âgé de 3 ans à l’époque pour leur apprendre à sauter hors du bocal)
- Un cochon d’Inde : qui s’est enfui dans le jardin de papy Daniel ou l’herbe était plus verte que dans la paille de sa cage.
- Un chien qui a demandé l’asile politique à papy Jean-Pierre cette fois-ci sous le prétexte que chez lui, il y a un terrain de près d’un hectare qui donne sur les collines du haut pays varois et que c’est quand même plus classe que mes quelques mètres carrés de pelouse en Côtes-d’Armor
- Un hamster (qui mordait tous celles et ceux qui l’approchaient, et qu’un enfant charmant (miss zyeux jaunes pour être précis) a : je cite « fait gambader dans ton bureau papa » ou il s’est fait un plaisir de sectionner tous les câbles réseau (et oui chez moi, il n’y a pas de wifi)
À noter cependant à mon actif le sabotage de la tentative de l’acclimatation d’un chien (croisement d’un beauceron et d’un danois « tu vas voir c’est gentil, ça vas te sauter au cou », (ce qui pourrait être sympa si la base de l’alimentation de cette bestiole n’avait pas été le cou) de 3 poules, d’un lapin.
Pour arriver à ce résultat, j’utilise une méthode s’appuyant sur la combinaison de mon célèbre regard noir (rebaptisée par ma fille méthode des yeux jaunes ) et de banalités prononcées avec un air empli de conviction de ma voix dite « de la raison » (rebaptisée par mon épouse « voix pontifiante », ce n’est pas encore gagné au niveau de ma crédibilité) ; je donne quelques exemples dont tu ferras l’usage si tu veux éviter une invasion de bêtes sauvages dans ton salon :
- « Tu sais, c’est beaucoup de responsabilités un … (chien, chat canard, zébu, alpaga, etc..) ».
- ou « le jardin est trop petit pour un… (canari, poule, aigle, cracoucas, etc.) ».
- ou encore :« tu sais, c’est dommage de séparer une portée de … (lièvres, tortues, casoars, éléphants, etc.) alors comme on ne pourrait en prendre qu’un, Il vaut mieux ne pas briser leur fratrie ».
Eh bien ça marche !
Enfin ça a marché pendant près d’un an jusqu’au mois dernier.
Par une bien triste journée ensoleillée de la fin du mois de mai, c’est joué dans le chêne de mon jardin un épisode de la vie sauvage comme on ne devrait pouvoir en observer que sur la chaine animalière du câble et dans les fables de La Fontaine.
L’un des chats errant du quartier a pondu ses petits (comment ça les chats ne pondent pas) dans un trou du bas du chêne. Il est important de savoir que le haut du même arbre est habité par des pies, et que celles-ci ne sont pas préteuses (c’est la leur moindre défaut) et qu’elles voyaient d’un mauvais œil (limite jaune) la squatteuse du rez-de-chaussée et son marmot.
Et c’est ainsi que le drame arriva, la chatte aperçu une des pies en se disant qu’elle la boulotterait bien. Les pies virent la chatte, se disant que si elle essayait, elle risquait de s’en mordre les coussinets (car si les chats ne pondent pas, je vous rappelle qu’ils n’ont pas de doigts non plus). La chatte attaqua, les pies ripostèrent, la chatte esquiva, glissa…,
… et ne retomba pas sur ses pattes, mais tête première sur un caillou qui la tua net.
Tout cela devant les yeux de madame Lolobobo, qui alertée par les cris des pies avait accouru au jardin.
L’histoire aurait pu finir là, mais non.
Au bout de quelques minutes, le chaton hurla (sans doute avait-il faim) et telle une mère Thérésa face à un lépreux de Calcutta, une soeur Emmanuelle face à un chiffonnier du Caire, ou un Alain Bougrain Dubourg face à une palombe, mon épouse vint au secours du jeune félidé.
Bientôt, elle fut rejointe par le Macho Man de poche et miss zyeux jaune qui ensemble réchauffèrent, nourrirent et cajolèrent le chaton.
…
Tout ça pour te dire que quand je suis rentré (après avoir combattu des dragons, des dircoms et des responsables des achats pour leur vendre mon projet de régie de pub…) le chaton était adopté par les habitants de ma maisonnée.
Alors là, tu peux toujours regardnoiré, ou voixdelaraisoner, c’est foutu, aucun argument ne résiste à un chaton de trois jours…
….
Conclusion, je m’ai fait eu
10 commentaires sur “L’ennemi dans la maison”
lol ! Magnifique billet !
Ne pleure pas, si tu n’as pas aimé les poissons rouges (normal c’est chiant), ni les cochons d’inde et les hamsters (normal ça pu), ni le chien (normal, c’est con), tu aimeras sans aucun doute ce chat qui sent toujours bon, qui te fera des câlins et te miaulera dans les oreilles à longueur de journées pour sortir/rentrer/ressortir/rerentrer/reressortir etc etc.
Tiens, pour te donner une idée de ce que seront tes réveils dans quelques mois, regarde cette petite anim très réaliste : http://esperluette.blog.ouestjob.com/index.php/?q=chat
j’avais bien aimé ta vidéo. mais pourquoi ton commentaire ne me rassure t’il pas du tout ?
Oui, superbe billet! Bon, les chats vivent leur vie sans croiser la tienne si tu n’en veux pas; enfin, normalement! En espérant que vous ne soyez pas tombés (si j’ose dire) sur le modèle collant au jambes de pantalon qui vient se coucher sur tes papiers quand tu bosses… 😉
Enfin Véro, je pensai que ce billet t’avait ouvert les yeux sur mon potentiel à trouver le bonheur animalier. bien sur qu’il me colle au basques, en sur qu’il saute sur le bureau ou sur le clavier) mais comme (bien entendu) c’est un bestiaux super intelligent, il sait ajouter une touche d’originalité :il sait aussi débrancher les câbles du réseau…
je vais me mettre en quête d’une recette de lapin il parait que le chat a à peu prés le même gout…
D’abord bravo pour cet excellent billet ! Deusio, plus tu ignoreras ce chat, plus il te collera… Mon père détestait les chats et quand nous en ramenions un, il n’allait que vers une personne : mon père qu’il suivait jusqu’aux… WC. Peut être que si tu le cajolles, si tu lui mordilles les oreilles, si tu ronronnes avec lui, ça va le gonfler et il ira voir ailleurs ? Enfin jusqu’à ce qu’il se rende compte que chez miss yeux jaunes c’est encore pire et là, il reviendra… Tersio, désolée mais t’es parti pour des décénnies d’animalerie at home maintenant : le petit chat, devenu vieux, aveugle, à moins que ce ne soit applati sur la route… décédera un jour et après un gros gros chagrin de toute la famille lolobobo (si si toi aussi) et après avoir juré que l’on ne t’y reprendrait plus (mais alors plus jamais, fini les bêtes à chagrin dans cette maison) ils rentreront un jour (en règle général, une semaine après) avec un petit chien que la chienne de la copine d’école a laissé sur le côté du panier (pack comprenant le biberon, le lait en poudre, manque plus que les couches…) Allez, plus sérieusement, avoue que c’set bon d’entendre le ronronement d’une chat… avoue que son poil est doux et qu’il sent bon… et coment vous l’avez appelé ce minou ??
@ BJC : tu veux le nom du félin ? c’est un sujet qui fait à la maison objet de joutes orthographiques.
pour macho man et madame lolobobo c’est : “Phil” pour miss zyeux jaunes c’est : “fil de pelote” (ça gagne en noblesse) pour ma part ce serait plutôt : “File loin de ma vue” mais on n’ai rarement exaucé par son chat :-/
Condoléance voici en image ce qui t’attends :
http://www.youtube.com/watch?v=4rb8aOzy9t4
http://www.youtube.com/watch?v=s13dLaTIHSg
http://www.youtube.com/watch?v=w0ffwDYo00Q
Et BJC a raison plus on ignore la “BETE” plus elle vous court apres, je le vis en se moment. Le monstre ( 😉 ) veut meme dormir avec moi la nuit non content de me coller toute la journée. Je suis par ces chaleurs etoufantes obligé de m’enfermer pour ne pas me faire attaquer l’heure des chats garous venue ;-( Le triste c’est qu’a la base je deteste pas les matous, mais c’est que j’y suis un peu allergique
Elle est belle ton histoire …. LOL
@ Gwendal : Et encore, t’as pas vu le chat …